Les sagas islandaises, ces sagas sont connues dans le monde entier, mais qu’est-ce qu’une saga exactement et que raconte-t-elle ?
Saga islandaise : définition
Les sagas islandaises peuvent être définies comme des romans historiques qui narrent les faits remarquables passés de personnages historiques, ou « héros » du Xe siècle. Les récits sont en prose, donc écrits en vers. Les personnages qu’elles mettent en avant se sont tous illustrés par des hauts faits qui ont participés à l’édification exceptionnelle de l’Islande.
Saga dérive du verbe « segja » qui signifie « dire », « raconter », assez proche de l’allemand « sagen » et similaire à l’anglais « to say« . Le but des sagas est donc bien de « raconter ».
A noter qu’une saga est forcément islandaise. Il n’existe pas de sagas norvégiennes ou danoises. Les sagas ont été écrites par des Islandais entre 1180 et 1350, bien longtemps après la mort du dernier Viking.
l’Islande, un pays exceptionnel
Pourquoi narrer les exploits de Vikings islandais ? Certainement parce que l’Islande, au Xe siècle, se distinguait de tous les autres pays par son organisation politique remarquable. Grande de taille, mais petite en nombre d’habitants, l’Islande, colonisée par les Vikings entre 874 et 930, comptait à peine 35 000 âmes au XIe siècle.
A cette époque, l’Islande ne comptait ni roi, ni reine, ni jarl. Pas d’armée, ni de police. Le pays était mené par de puissantes familles aristocratiques islandaises se réclamant d’ancêtres glorieux, généralement norvégiens. Ils respectaient scrupuleusement le droit et la loi et avaient un sens admirable de l’intérêt commun. Parmi leurs valeurs : le destin et l’honneur.
Premiers colonisateurs d’un pays incroyable, grands explorateurs et les premiers Européens à découvrir le Groenland et l’Amérique du Nord, les Islandais avaient conscience de leur destin exceptionnel et prenaient soin de consigner leur histoire dans des sagas.
Les différents types de sagas
Les sagas ont été écrites par des érudits que l’on appelle sagnamenn. On distingue différents types de sagas. Parmi elles :
- Les sagas royales (Konungasögur) : la Fagrskinna, la Morkinskinna et la plus connue, la Heimskringla de Snorri Sturluson qui relate la vie des grands rois norvégiens.
- Les sagas des Islandais, les sagas des familles. Elles sont les plus connues. Parmi elles, cinq grandes :
- la Saga d’Egill fils de Grímr le Chauve (Egils saga Skallagrímssonar),
- La Saga de Snorri le Goði (Eyrbyggja saga), littéralement, la saga des gens du district d’Eyr.
- La Saga des gens du Val-au-Saumon (Laxdœla saga),
- La Saga de Grettir (Grettis saga),
- La Saga de Njáll le Brûlé (Brennu-Njáls saga).
- Les sagas miniatures : environ une cinquantaine de sagas, concises, qui tiennent de la ballade.
- Les sagas de contemporains : elles s’intéressent à l’Histoire. Parmi elles, la Sverris Saga, rédigé par l’abbé Karl Jónsson, raconte l’histoire du roi norvégien Sverrir. La Sturlung saga (saga de Sturlungar) est également un chef d’oeuvre, rédigé par Sturla Thórðarson, neveu de Snorri Sturluson.
- Les sagas des temps antiques (fornaldarsögur) : collection de légendes et de contes à travers l’Europe et pas seulement islandais. Parmi elles :
- La Völsunga saga qui rapporte la vie du parangon du héros germanique Sigurðr-Siegfried.
- L’Edda poétique qui narre la vie et la mort des dieux nordiques,
- La Saga de Hrólfr le Sans-Terre,
- La Ragnars saga Loðbrókar (saga de Ragnar aux braies velues) qui inspira Michael Hirst pour sa série télé Vikings.
- Les sagas de chevaliers : il s’agit de traduction de textes épiques. Parmi elles, la Saga de Charlemagne, Parcevals saga ou Ivens Saga reprennent nos légendes de Perceval et de Yvan ou le chevalier au lion.
Vous l’aurez compris, toute la mythologie nordique, le récit des rois norvégiens et des hauts faits de personnages d’Islande sont rédigés dans ces sagas islandaises. Traduites du vieux norrois, bien après la mort du dernier Viking, elles concervent néanmoins toujours en leur sein un peu de leur âme.
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