Les aurores boréales sont un phénomène physique absolument remarquable à observer. Si vous voyagez l’été en Scandinavie, vous profiterez du soleil de minuit mais le jour quasi permanent ne vous permettra pas d’admirer ces orgues de couleurs dansants. Alors comment, quand et où les observer ?
Mythes et légendes des aurores boréales
Dans l’hémisphère Nord, on les appelles « aurores boréales », dans l’hémisphère Sud, on parle « d’aurores australes ». Elles sont appelées « aurores boréales » (littéralement lumières du nord) pour la première fois en 1621 par Pierre Gassendi, astronome français. Presque toutes les langues les nomment avec la même étymologie :
- Nothern lights en anglais ;
- Nordlys en norvégien ;
- Nordlicht en allemand ;
- Norrsken en suédois.
Selon les différentes civilisations du Nord, elles sont tantôt de bonne augure, tantôt de mauvaise augure. Chez les Vikings, les aurores boréales annonçaient une guerre prochaine et la mort future de valeureux guerriers. Les lumières les emmèneraient alors telles des Valkyries au Valhalla.
Où observer des aurores boréales ? Les meilleurs lieux d’observation.
Si on attend d’observer des aurores boréales depuis nos fenêtres françaises, on peut attendre longtemps. Pourtant voir des aurores boréales dans les pays occidentaux n’est pas impossible. Les écrits relatent des aurores boréales aperçues à Rouen et Aix-en-Provence au XVIIe siècle et à Paris au XIXe siècle. A cette même période, les aurores boréales sont observées depuis Rome, Calcutta et Cuba. En 1989, elles sont même observées dans les Caraïbes et à Mexico. Le phénomène rarissime dans ces lieux dure 48 heures. Le ciel est coloré d’un rouge diffus avec quelques colonnes plus lumineuses, pas de grands orgues bleutés qui ondulent. Bref, vous l’aurez compris, voir des aurores boréales dans nos contrés tempérées est un fait exceptionnel. Donc pour être certain de voir les lumières du Nord et bien les observer, il faut grimper dans l’Arctique !
Pour voir des aurores boréales, il ne s’agit pas pour autant d’une question de latitude : « plus je me rapproche du Pôle Nord, plus j’ai de chances d’en voir ! », non ça ne marche pas comme ça. D’une manière générale, les endroits privilégiés pour observer des aurores boréales sont situés tout le long du cercle polaire arctique. Même chose pour l’Antarctique. Toutefois, ce phénomène naturel ne suit pas exactement le cercle arctique, mais plutôt un ovale appelé « ovale auroral », comme on peut le constater ci-dessous. Cet ovale bouge en permanence.
L’ovale auroral est déterminé à un instant précis, la zone aurorale quant à elle, représente le pourcentage de chances maximum d’observer des aurores suivant notre position. Au centre se situe le Pôle Nord géographique.
Donc d’une manière générale, les lieux de la planète où le pourcentage de chance d’observer des aurores boréales est le plus élevé sont :
- Le nord canadien et l’Alaska ;
- Le sud du Groenland ;
- L’Islande ;
- La Laponie ;
- Le nord de la Sibérie ;
Plus au Nord ou plus au Sud de l’ovale aurorale, les chances d’observation sont moindres mais pas nulles.
Quand observer des aurores boréales ? La période la plus propice.
Les aurores boréales peuvent être vues tout le long de l’année. J’en ai par exemple observées à la fin de l’été, fin août/début septembre, dans les îles Lofoten, en Norvège du Nord. Bien sûr, il est presque impossible d’en voir durant l’été en Arctique à cause du jour permanent. Pour voir des aurores boréales il faut de l’obscurité. Ainsi, si vous voulez absolument en voir, mieux vaut vous rendre en Arctique durant les périodes où les nuits sont sombres. La meilleure période pour observer des aurores boréales est donc de septembre à avril.
⇒ Voir la météo des aurores boréales dans les îles Lofoten.
Comment les observer ? Les conseils photo.
La météo joue un rôle primordial. Si le ciel est totalement couvert, vous n’aurez aucune chance d’apercevoir les aurores qui se situent en plus haute altitude. Il faut donc un ciel complètement dégagé. Ensuite, évitez de les observer depuis les villes, la pollution lumineuse altère leur observation, même chose en temps de pleine lune.
Les aurores boréales se déroulant la nuit, prévoyez des vêtements chauds.
Si comme moi, vous n’êtes pas vraiment porté sur la photo et que vous n’avez lu aucun conseil pour photographier une aurore boréale avant de la voir, alors voici le type de cliché que vous risquez d’avoir. Oui oui c’est le mien. Pas top n’est-ce pas ? Je vous conseille donc de lire attentivement les conseils pour photographier des aurores boréales (sous la photo) pour savoir parfaitement les capturer. 😉 J’ai pu admirer ces magnifiques lumières du Nord dans les îles Lofoten, à Reine.
Pour capturer les aurores boréales en photo, voici les conseils photo de Sylvain Sailler, photographe et amateur d’aurores boréales.
Matériel de base à avoir :
- Un boîtier d’une sensibilité d’au moins 800 ISO permettant de faire des poses longues ou B ;
- un objectif grand angle (<50 mm avec un capteur FX, ou <35 mm en DX) avec une ouverture d’au moins f/2,8 ;
- un trépied lourd qui résiste au vent ;
- des batteries (attention à la capacité réduite par le froid).
Temps de pose :
- Pour des images réalistes : temps de pose court (environ 2 secondes pour 1600ISO et f/1,8). Une pose qui fonctionne bien si l’aurore est bien lumineuse.
- Pour des images intenses : temps de pose long. L’aurore boréal paraîtra plus lumineuse, plus coloré, plus grande et le ciel paraîtra également plus étoilé.
Conseil : faites plusieurs essais pour connaître la sensibilité à partir de laquelle le bruit est trop important dans l’image. Si possible enregistrer vos images en format raw pour pouvoir les développer ensuite.
D’où viennent les aurores boréales ? Petites explications physiques.
Les aurores boréales sont le témoin le plus extraordinaire de l’interaction entre le soleil et la terre. Elles sont le fruit de la rencontre entre les vents solaires et le champ magnétique terrestre. Les particules solaires viennent exciter les atomes de l’atmosphère terrestre. Les électrons qui constituent ces derniers ne peuvent rester dans cet état. Ils changent alors de couche, libérant un peu d’énergie sous forme de photons (particule de la lumière visible) et créent les aurores boréales. Ensuite, la forme et les couleurs de celles-ci dépendant de tout un tas de facteurs.
La couleur des aurores boréales par exemple, dépend de l’altitude à laquelle les atomes sont excités :
- A la plus haute altitude, entre 200 et 500 km les atomes émettront de la lumière rouge ;
- A moyenne altitude, entre 100 et 200 km, les atomes d’oxygène émettent du vert ;
- A basse altitude, moins de 100 km, l’azote ionisé émet des couleurs dans les bleus-violets.
Les aurores boréales sont un phénomène physique naturel qui donne un spectacle somptueux de lumière. Parmi les phénomènes atmosphériques, les aurores boréales sont classées comme des « électrométéores ». Ce sont des phénomènes liés à des décharges électriques dans l’atmosphère, comme les éclairs par exemple. A ne pas confondre avec une autre famille d’événements lumineux, les « photométéores ». Ces derniers concernent les phénomènes optiques tes que les arcs-en-ciel, les halos ou encore les mirages.
Si vous visitez les pays arctiques, notamment les îles Lofoten en Norvège, j’espère que vous aurez la chance de pouvoir admirer des aurores boréales. Ce phénomène absolument sublime a intrigué les scientifiques du monde entier pendant des siècles, attiré les plus grands photographes et alimenté les croyances et mythes des civilisations nordiques depuis des millénaires. Un beau souvenir à ramener dans ses bagages, dans son appareil photo et surtout dans sa mémoire.
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